Présenté par Cinémathèque Québécoise

Beauty and the Beast (Panna a netvor)

Réalisé par Juraj Herz

Première nord-américaine de la nouvelle restauration 2K de Národní filmový archiv, gracieuseté de Severin Films

Crédits  

Réalisateur

Juraj Herz

Scénario

Juraj Herz, Ota Hofman, Frantisek Hrubin

Interprètes

Zdena Studenkova

contact

Severin Films

République Tchèque 1978 91 mins V.O. tchèque Sous-titres : anglais

“Both a vital addition to — and a radical departure from — the tradition of fairy tales on film”
– David Melville, SENSES OF CINEMA

“A brilliant film that should now finally receive a triumphant rediscovery.”
– STARBURST MAGAZINE

Érotisme sous-jacent et horreur viscérale entrecoupés d'éléments plus traditionnels : le réalisateur slovaque Juraj Herz applique son style gothique inimitable au conte classique de La Belle et la Bête. Afin de sauver la vie de son père, Julie (Zdena Studenková) décide de se sacrifier devant la tanière d'un être monstrueux, mais la chose ne se passe pas comme prévu, et c'est plutôt le commencement d'une histoire d'amour insolite. Dans cette adaptation, la Bête (Vlastimil Harapes) est une sorte d'homme-oiseau hideux et assoiffé de sang, preuve que Herz est passé maître dans l'art de susciter l'horreur véritable dans presque tous les genres cinématographiques qu'il aborde. Julie n'a pas le droit de regarder la Bête, mais celle-ci, par ses qualités byroniennes, la fascine en dépit de l'interdiction. Quant à la Bête, elle est envoûtée par la beauté de Julie, sa bravoure, et son esprit lumineux. Splendeur gothique et réalisme magique servent de toile de fond aux désirs ténébreux et richement pervers, et à la romance interdite qui s'ensuit.

Herz a tourné ce film tout juste avant THE NINTH HEART, en 1978, aux studios Barrandov, sous la surveillance étroite d'un État tchécoslovaque alors contrôlé par l'Union soviétique. On l'avait chargé de réaliser un conte de fées pour enfants, mais l'œuvre subversive qui prit forme peu à peu devant la caméra n'avait décidément rien d'enfantin. Lors de la sortie du film, il semblerait que des parents choqués aient quitté la salle avec leurs enfants, et que Herz fut convoqué par l'administration afin de rendre des comptes. Par la suite, le réalisateur avoua s'être réjoui de cette réaction horrifiée, même si, comparé à ses deux longs-métrages précédents (THE CREMATOR et MORGIANA, gothiques à souhait), BEAUTY AND THE BEAST fait preuve d'une grande retenue stylistique. C'est un film regorgeant d'étrangeté où transpire une décadente impression de « majestueux en ruine », et somme toute très proche des contes originels qui étaient souvent plus violents, plus lubriques que les versions épurées qui circulent de nos jours. Gracieuseté de Severin Films, Fantasia vous présente aujourd'hui la nouvelle restauration 2K de Národní filmový archiv. – Traduction: David Pellerin