Corée du Sud
2019 114 mins
V.O. coréenne
Sous-titres : anglais
Jeune trentenaire travaillant pour une grande entreprise dont les bureaux se trouvent dans un gratte-ciel, Seo-young (Chun Woo-hee, vue à Fantasia dans HAN GONG-JU en 2014 et dans THE WAILING en 2016) est aux prises avec un sentiment d'angoisse et d'insécurité, qui se manifeste en intense vertige, en étourdissements et en acouphène. Fréquentant secrètement un populaire collègue (Teo Yoo, LETO), elle se sent néanmoins seule, ayant peu d'amis et ayant une relation dysfonctionnelle avec sa mère. Un jour, un laveur de vitres, Gwan-woo (Jeong Jae-kwang), entre soudainement dans son champ de vision, la fascinant et la troublant à la fois. Mime à ses heures, lui aussi s'intéresse silencieusement à elle...
Le scénariste et réalisateur Jeon Gye-soo (LOVE FICTION, Fantasia 2012) livre avec VERTIGO un drame psychologique d'une grande finesse, qui se démarque notamment par sa superbe direction photo et par sa riche conception sonore. Très atmosphérique, le film inclut beaucoup de passages sans dialogues, où les émotions sont principalement évoquées par le visage expressif de l'extraordinaire Chun Woo-hee. On ressent toute son aliénation face à sa vie dans un cubicule éclairé par des néons, et le film aborde aussi avec subtilité les jeux de pouvoir et le sexisme qui caractérise la culture corporative sud-coréenne. Mais un des éléments les plus intéressants est l'attention mi-romantique, mi-obsessive que porte Gwan-woo à Seo-young, l'observant et la suivant à distance. À cet égard, VERTIGO fait écho au chef-d’œuvre de Hitchcock du même titre, même si les deux films ne sont pas directement reliés. - Kevin Laforest