Québec
1973 102 mins
V.O. française
Jean Pierre Lefebvre : « ON N’ENGRAISSE PAS LES COCHONS À L’EAU CLAIRE était destiné à être le pilote d’une série de 12 longs-métrages de série B à très petit budget que je voulais tourner dans 12 villes différentes du Québec pour tenter de "remplacer" les films de genre américains ou étrangers qui peuplaient les programmes doubles qui étaient alors la norme dans les salles de cinéma, et pour ainsi contribuer à l’accroissement des images plutôt rares de nous-mêmes. On m’avait raconté un fait divers à propos d’un jeune agent de la GRC œuvrant dans le milieu des cégeps. J’ai rédigé un synopsis et me suis mis à la recherche de comédien.ne.s. Les personnages ont pris forme à l’occasion de ces rencontres, les unes et les uns me référant leurs ami.e.s qui me priaient de leur écrire un petit rôle. Ce que j’ai fait, et le tout est devenu une histoire d’amitié, principalement avec Jean-René Ouellet. Dix jours de tournage à Hull (maintenant Gatineau), au mois de février 1973. 16mm n&b pour être gonflé en 35mm. Mon premier film – d’une série de six – avec Guy Dufaux à la caméra. Premier film syndiqué du Québec. Production : Cinak ltée et Les Productions Prisma. Un budget de 64 000 $. »
D’emblée, il appert important de préciser que ON N’ENGRAISSE PAS LES COCHONS À L’EAU CLAIRE se voulait une fable expérimentale racontée comme un film noir. Très noir. Sorti en salles le 15 novembre 1973, le film a été tourné en 16mm noir et blanc et augmenté en 35mm pour en accentuer le grain et rendre à la sloche toute sa saleté à l’écran. Bob Tremblay est un agent de la brigade des stupéfiants de la GRC qui infiltre le Cégep de Hull en se faisant passer pour un étudiant. Il vit chez ses parents et a une petite amie qu’il trompe de temps à autre. Certains cégépiens soupçonnant justement Bob d’être un agent double, ils kidnappent Hélène, sa fiancée. S’en suivra une série de gestes aux conséquences irrémédiables. Pour les fins de cette rare projection, nous avons scanné la copie 16mm pour la gonfler numériquement en 35mm à la satisfaction de son réalisateur. Le film sera présenté en présence de Jean Pierre Lefebvre et sera précédé du court-métrage documentaire JEAN PIERRE LEFEBVRE réalisé par Simon Galiero, lui aussi présent à cette projection unique d’un film quasiment invisible aujourd’hui. – Marc Lamothe