Présenté par Rendez-vous Québec Cinéma

Chanson pour Julie

Réalisé par Jacques Vallée

Crédits  

Réalisateur

Jacques Vallée

Producteur

Pierre Lamy

Scénario

Jean-Pierre Ferland, Michel Garneau, Jacques Vallée

Interprètes

Jean-Pierre Ferland, Anne Dandurand, Danielle Roy, Jacques Thisdale

Québec 1976 92 mins V.O. française
Genre Drame

Julie est la fille d’un impresario, Eddie, qui gère notamment la carrière de Paul (Jean-Pierre Ferland), un chanteur populaire hyperactif. Dès son jeune âge, Julie, une enfant difficile à qui l’on pardonne tout depuis la mort de sa mère, est amoureuse de Paul. L’amour d’un enfant se transforme graduellement en réelle obsession d’adolescente, puis en désir adulte. Malheureusement pour elle, Paul aime toutes les femmes, mais aucune en particulier. Il aime par-dessus tout sa liberté et faire de la musique. Alors que Paul passe du temps à sa ferme de Saint-Norbert pour travailler les arrangements de nouvelles chansons avec son groupe de musiciens, Julie arrive à l’improviste avec une bande de motards et s’incruste quelques jours chez lui. De ce séjour naîtra une chanson, un succès assuré, « Vivre à deux ». Mais arrive également le jour où Julie doit repartir.

Mélodrame aux allures surréalistes, CHANSON POUR JULIE, écrit, interprété et mis en musique par le regretté Jean-Pierre Ferland, est devenu au fil des ans un film invisible. Sorti timidement en avril 1976 par Cinépix sur deux écrans à Montréal (les cinémas Parisien et Laval), le film a rapidement disparu dans l’oubli et l’amnésie collective puisqu’il n'a jamais été réédité en quelque format que ce soit, ni même diffusé à la télé. Le film a été tourné en 1975 alors que Ferland était la tête d’affiche du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts pendant trois semaines consécutives, puis qu’il lançait l’album QUAND ON AIME ON A TOUJOURS VINGT ANS. La production s’est conclue quelques mois avant le mythique spectacle de la Saint-Jean-Baptiste où Ferland partageait la scène avec Yvon Deschamps, Gilles Vigneault, Claude Léveillée et Robert Charlebois. Et pourtant, ce film passa inaperçu.

Il faut voir aujourd’hui ce film comme une curiosité psychotronique, une capsule de temps offrant le plaisir nostalgique de revoir Jean-Pierre Ferland dans son propre élément (la majorité du film est tourné sur la ferme du chanteur), dans un rôle lui ressemblant étrangement, et de se laisser prendre par la musique planante qu’il a composée pour l’occasion avec la participation d’André Perry. Le film est aussi mémorable en raison de la direction photo en 16 mm de François Protat, aux nombreux plans somptueux. Trop somptueux pour un jeu qui se veut à la fois naturel, mais décalé, compte tenu des dialogues inouïs et invraisemblables. Vous l’aurez compris, le seul film de fiction de Jacques Vallée est un véritable ovni que l’on observe à l’œil nu qu’une fois tous les 48 ans. Seules deux copies ont été tirées et vous avez rendez-vous avec l’une de celles-ci, qui a été nettoyée, restaurée et numérisée expressément pour cette projection par Bibliothèque et Archives Canada. – Marc Lamothe